Huit mois de prison avec sursis et 2 500 euros d'amende. C'est la peine relativement lourde prononcée cet après-midi par le tribunal correctionnel de Tours à l'encontre du porte-parole national des Cannabis Social Clubs, Dominique Broc. Celui-ci comparaissait pour «usage, détention, et provocation à l'usage de cannabis» et «soustraction à prélèvement ADN», après que la police a saisi à son domicile, le 21 février, 126 plants et 26 grammes de marijuana.
Lors de l'audience, Broc avait reconnu les faits de but en blanc. Surtout, il a tenté de politiser les débats, se posant, par la voix de son avocat Philippe Baron, en désobéisseur civil. Devant une nuée de journalistes, Broc a déclaré vouloir inscrire la libre consommation du cannabis dans la droite ligne de la légalisation de l'avortement ou de la conquête des droits civiques aux Etats-Unis. A 44 ans, ce jardinier de profession est un très vieux militant de la cause puisqu'il avait déjà été condamné en 1990 à 18 mois de prison pour possession de 3 kilos de marijuana. Aujourd'hui, il s'oppose au gouvernement en revendiquant un usage «régulé» et «encadré» du cannabis.