Il faut changer la loi de 1970 pénalisant l'usage de cannabis : c'est ce que préconisent deux députés, auteurs d'un rapport sur les drogues illicites dans lequel ils actent l'échec de la politique de prohibition, suivie depuis quatre décennies. Mais ils divergent sur la conduite à tenir : pour l'UMP Laurent Marcangeli (Corse-du-Sud), il convient de punir l'usage d'une simple contravention. Pour la PS Anne-Yvonne Le Dain, une légalisation s'impose dans l'espace privé, avec «une offre réglementée du produit sous le contrôle de l'Etat».
«Pas une vente libre, dit-elle, car ce n'est pas un produit banal, mais dangereux.» Simplement, pour la députée de l'Hérault, c'est «une réalité» dont certains Etats «ont pris acte», comme le Colorado ou l'Etat de Washington, en autorisant la vente du cannabis. «On est face à quelque chose qui explose et on n'arrêtera pas l'explosion», argumente-t-elle, rappelant que la consommation en France est l'une des plus élevées en Europe - elle génère un chiffre d'affaires de plus de 1 milliard d'euros. La députée imagine que si le marché officiel en captait 60%, une imposition de 20% ferait entrer dans les caisses de l'Etat 120 millions par an, à consacrer à la prévention ou aux soins.
«Omerta». Anne-Yvonne Le Dain sait qu'avec ce genre de proposition, déjà exprimée par son collègue socialiste Daniel Vaillant, le débat en France se termine généralement «par des