La réponse des autorités ne s'est pas fait attendre… Alors que nous annoncions le week-end dernier dans Libération que la Fédération des Cannabis Social Clubs (CSC) français, ces coopératives d'autoproducteurs, allait déposer ses statuts en préfecture le 4 mars, son leader, Dominique Broc a été interpellé jeudi à 7 h 50. La police s'est présentée à son domicile d'Esvres-sur-Indre (Indre-et-Loire), a détruit les plans de cannabis, et a saisi l'ensemble du dispositif de culture. Signe que les autorités ne désirent pas en rester là, la police s'est emparée du téléphone portable et du matériel informatique de Dominique Broc.
A l'intérieur, un listing inventorie l'ensemble des CSC de France et comporte le nom des adhérents. C'est donc tout le mouvement qui semble dans le viseur du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Relâché vendredi, après vingt-sept heures de garde à vue, Broc comparaîtra le 8 avril devant le tribunal correctionnel pour «détention et usage de stupéfiants». Se considérant comme désobéisseurs civils, les membres des CSC ont toujours clamé qu'ils se dénonceraient tous si, d'aventure, l'un d'entre eux était inquiété par les autorités.
A lire aussi : Le portrait de Dominique Broc<