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enquête

Cannabis : un réquisitoire contre la loi

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Des voix dénoncent la politique actuelle, alors que la question de la légalisation revient au Sénat.
La proposition de loi déposée au Sénat a peu de chances d'aboutir. (Photo David McNew. Getty Images/AFP)
publié le 5 février 2014 à 21h36

Ses collègues et tous ceux qui sont passés dans son bureau peuvent en témoigner : le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, n'est ni un fieffé gauchiste ni un grand laxiste. Et pourtant, la semaine dernière, présentant ses vœux en audience solennelle, ce magistrat a osé briser un tabou en évoquant la nécessité d'ouvrir un débat sur la politique de répression de la consommation et de la vente de cannabis, actant «l'échec» de la législation actuelle. Il a aussi évoqué «de faire évoluer le droit en fonction de l'évolution de la société». Ce magistrat, un peu surpris par les vives réactions qu'il a suscitées, ne veut surtout pas apparaître comme le porte-drapeau de la légalisation, d'autant que ce n'était qu'un sujet parmi d'autres de son discours. Pour lui, c'est aux «politiques» de s'emparer de ces questions.

«Incroyable». Au Parti socialiste, le sujet est tabou. Le maire de Grenoble, Michel Destot, n'a d'ailleurs, selon nos informations, que peu goûté la sortie du procureur. Une proposition de loi vient cependant d'être déposée au Sénat par l'élue écologiste Esther Benbassa prônant la légalisation du cannabis. Il deviendrait un produit stupéfiant autorisé mais contrôlé au même titre que le tabac ou l'alcool. Sa production, son transport et sa vente seraient contrôlés (et taxés) par l'Etat, dans des débits autorisés, avec une obligation de traçabilité, des contrôles sur la qualité du produit,

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