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Genève doit s'adresser à Berne avant de pouvoir réglementer le cannabis

A l'avenir, les Genevois pourront-ils fumer du cannabis dans des clubs? Quoi qu'il en soit, la feuille de route en vue d'une légalisation du cannabis est sur le bureau du Conseil d'Etat, a révélé, lundi, le site du Temps. Contactée, Ruth Dreifuss, présidente de la Commission consultative en matière d'addictions, confirme l'information. «Nous avons remis le plan de travail. Le rapport viendra à la fin de l'année prochaine.»

Selon cette commission composée de représentants des pouvoirs publics et de professionnels expérimentés, Genève doit adresser une demande d'autorisation exceptionnelle et à titre d'expérience scientifique à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Mais c'est seulement après avoir soumis le projet pilote au parlement cantonal qu'une dérogation à la loi sur les stupéfiants pourrait être demandée à Berne. «Il ne s'agit pas de légaliser, mais de réfléchir à un projet de régulation, s'empresse de préciser Mauro Poggia, conseiller d'Etat en charge de la Santé. La voie actuelle est sans issue et la répression n'a pas démontré de résultats. Le Conseil d'Etat laisse la commission poursuivre son travail afin de se donner les moyens de proposer quelque chose d'autre et de tirer un bilan.»

Comme beaucoup d'autres, Genève a entamé des réflexions sur le cannabis. Avant que l'Exécutif cantonal ne mandate la commission menée par Ruth Dreifuss, un groupement interpartis (dont l'UDC s'est retirée au dernier moment) s'est saisi de la question, préconisant la création d'associations de consommateurs. Seuls les résidents genevois majeurs pourraient s'y inscrire pour acquérir de l'herbe. «L'association serait chargée de faire produire et de contrôler le cannabis, fait savoir Rolin Wavre, délégué PLR au sein du groupement interpartis. A vrai dire, la libéralisation, c'est maintenant. Dans les rues de Genève à 9 heures du soir, il est plus facile de trouver du cannabis que des tomates.»

Concrètement, l'association de consommateurs serait chargée de «limiter les quantités distribuées et de s'assurer que le taux de THC est réglementaire, car ce qu'on trouve dans les rues de Genève est de mauvaise qualité», poursuit Rolin Wavre. Enfin, l'association de consommateurs aurait également pour mission d'encadrer ceux dont la consommation est jugée «problématique». En bout de chaîne, l'Etat prélèverait une taxe sur le produit.

En somme, nul ne semble préconiser une légalisation à la manière d'Amsterdam. Même le cas de Barcelone, avec ses clubs privés de fumeurs de cannabis n'inspire pas les Genevois. «Là-bas, le dispositif n'est pas assez encadré», observe Rolin Wavre. Ainsi, la commission menée par l'ex-conseillère fédérale a tracé la voie à suivre pour réaliser les propositions du groupement interpartis. Quant au statut d'expérience scientifique, il sera validé par «des experts, chargés de suivre chaque étape et de répondre à chaque question», conclut Ruth Dreifuss.